Au cours d’un hommage rendu à Samuel Paty, assassiné le vendredi 16 octobre, le président a dit dans son allocution « Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins,… ». S’en est suivi une polémique qui a été jusqu’à faire dire à Renaud Muselier, président de la région Sud Provence-Alpes-Côte-d’Azur, qu’il fallait montrer aux lycéens ces caricatures. Il avait précisé : « On fera un ouvrage que l’on distribuera à la rentrée, piloté par Régions de France, sur l’addition de toutes les caricatures qui ont eu lieu, religieuses ou politiques, et qui permettent le droit d’expression. Ça fait partie de la pédagogie ». D’autres voulaient les afficher en grand, partout… Personne n’a encore vu le livret annoncé.
Le Chef de l’Etat est dans son rôle lorsqu’il condamne les attentats commis au nom de la contestation d’une publication privée, autorisée par nos lois françaises. Mais lors de l’hommage à Samuel Paty, en disant « nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, … » il a réduit la liberté d’expression à ces seules caricatures. Or le champ de la liberté d’expression est bien plus large que cela et trouve sa place dans bien d’autres domaines. Pourquoi ériger au rang de nécessité absolue ces caricatures et les présenter comme le rempart ultime de la liberté d’expression ?
Qui peut comprendre que diffuser largement, à tous, ces caricatures comme d’autres, revient à blesser, humilier, se moquer, insulter, mépriser des personnes en vertu de leur religion ? On ne peut engendrer que la tristesse, pour les chrétiens et les catholiques en particulier régulièrement éprouvés par ces dessins, et la haine, pour d’autres, avec les conséquences directes que nul ne peut ignorer. Trois personnes ont été assassinées à Nice cette semaine. Qui osera dire qu’il y a un lien direct avec le bruit fait autour de ces caricatures ? Dans une guerre il est essentiel de connaître son adversaire et d’en comprendre les ressorts. Il ne s’agit pas de renoncer à la liberté d’expression mais de trouver les moyens appropriés pour exercer cette liberté sans nuire à ses concitoyens. Le Président, ainsi que ceux qui promeuvent les caricatures comme étendard de la liberté d’expression, et comme emblème de la France, mettent gravement en danger les Français.
En matière de pédagogie vis à vis des lycéens, la valeur de fraternité, valeur républicaine directement héritée du christianisme, exposée aux frontons de nos mairies au même titre que liberté et égalité, mériterait d’être mise en avant. La fraternité est intrinsèquement liée avec le respect, respect de l’autre, respect de ses croyances. Elle aurait pour mérite de pouvoir être partagée, discutée et commentée largement.
Cette situation de guerre est la conséquence directe de la perte du sens religieux, du sacré, du sens de Dieu, de Dieu lui même. L’homme « occidental moyen » a chassé Dieu de son univers, se tournant vers un individualisme effréné, une conception de la vie hygiéniste, la créant ou la supprimant à l’envie. L’ignorance de notre Histoire, de là d’où nous sommes issus, du maillon que nous sommes dans cette succession de générations est une grande perte pour le monde et la France en particulier. Tant de mots sont aujourd’hui galvaudés : sacré, sacrifier, sacrifice, sacraliser, sanctuaire, sanctuariser. On veut même sanctuariser l’école, c’est dire l’abîme de méconnaissance !
En cette veille de Toussaint, fête de tous les Saints du monde, souvenons-nous et faisons mémoire des Saints qui nous ont précédés sur cette terre depuis 2000 ans. Il y en a tant eu. Particulièrement en France, hommes et femmes, chercheurs de Dieu, amoureux de leurs prochains et soucieux de contribuer à leur bonheur sur terre. Lisez, si vous ne l’avez déjà fait, Dieu et la France, quelle relation ? , vous serez étonnés de la diversité de ces hommes et femmes de bien !
Du dessin aux Saints, bonne fête de la TOUSSAINT !